Pauvreté élevée et espérance de vie en baisse en Europe et Asie centrale
Une nouvelle étude du PNUD révèle des vulnérabilités et des inégalités dans la région
Istanbul – Les économies en développement et en transition d’Europe et d’Asie centrale accusent des taux de pauvreté élevés, même dans certains pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, selon l’étude publiée cette semaine par le nouveau centre régional du Programme des Nations Unies pour le développement à Istanbul.
L’étude contenue dans le document intitulé Poverty, Inequality and Vulnerability in the Transition and Developing Economies of Europe and Central Asia (« Pauvreté, inégalité et vulnérabilité dans les économies en transition et en développement d’Europe et d’Asie centrale » ) utilise POVCALNET, la base de données sur la pauvreté de la Banque mondiale, pour évaluer les tendances de la pauvreté et des inégalités dans la région.
« L’histoire post-socialiste de ces pays a préservé une répartition relativement égalitaire des revenus, un accès relativement large aux services sociaux et des inégalités entre les hommes et les femmes relativement peu importantes », observe Ben Slay, le conseilleur stratégique principal du PNUD auprès du centre régional d’Istanbul. « Certains éléments préoccupants indiquent que ces avantages sont en passe de se perdre – et que les problèmes d’inégalités et de vulnérabilité convergent avec ceux rencontrés dans les pays développés d’autres régions ».
Il ressort des données que ces pays font face aujourd’hui à des difficultés en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté et connaissent des inégalités de revenus importantes ou en hausse. L’espérance de vie pour les hommes et les femmes est en baisse par rapport aux moyennes constatées dans la plupart des pays, entre autres disparités.
Selon cette analyse, la pauvreté en termes de revenus demeure un problème important dans les anciennes républiques soviétiques les moins prospères. Les données disponibles les plus récentes indiquent qu’en 2010, plus d’un tiers de la population en Géorgie vivait dans des conditions d’extrême pauvreté, soit moins de 2,15 dollars par jour. Au Tadjikistan, au Kirghizistan et en Arménie, entre un quart et un tiers de la population, soit près de 6,7 millions de personnes, vit dans l’extrême pauvreté.
Toujours selon cette étude, les risques de pauvreté dans la région sont particulièrement élevés dans les zones rurales. Ils sont élevés également pour les « nouveaux pauvres » des économies en transition, notamment les travailleurs pauvres comme les fonctionnaires qui travaillent dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la science et des arts, et les travailleurs agricoles.
Ce document attire l’attention sur certaines inégalités inquiétantes en ce qui concerne les tendances en matière de scolarisation dans la région. Dans des pays comme l’Albanie, le Monténégro et la Turquie, les taux d’inscription à l’école maternelle ont connu des hausses importantes au cours des 10 dernières années. Par ailleurs, moins d’un tiers des enfants en Azerbaïdjan, en Bosnie-Herzégovine, en ex-République yougoslave de Macédoine, au Kirghizstan, en Ouzbékistan, au Tadjikistan et en Turquie et fréquentent des écoles maternelles, soit des niveaux bien en dessous de la moyenne constatée pour les pays à revenu intermédiaire…