Comme souvent, il y avait foule vendredi devant le palais de la culture Kouïbychev de Donetsk où est distribuée de l’aide humanitaire. Mais en venant chercher de quoi survivre, cinq personnes ont trouvé la mort, fauchées par des tirs de mortier.
Devant les colonnes du grand bâtiment jaune pâle, les employés municipaux du bastion séparatiste de l’est de l’Ukraine nettoient les restes de corps déchiquetés qui jonchent le parvis.
Des combattants séparatistes, kalachnikovs en main, quadrillent le pâté de maison en accusant les « saboteurs » ukrainiens qui visent, selon eux, délibérément les civils.
Dans le chaos des vitres soufflées, des bâtiments criblés d’impacts, au son incessant des détonations d’artillerie, tout le monde semble avoir oublié cet homme dans sa voiture. Son corps est toujours là, figé derrière le volant.
« Un membre de ma famille est mort ici. Il a amené des gens dans sa voiture pour qu’ils puissent recevoir de l’aide humanitaire. L’obus est tombé sur sa voiture, il a été déchiqueté », raconte à l’AFP Vera, 56 ans.
« C’était un tir délibéré parce que des gens font la queue ici tous les jours. Tout le monde le sait », dit Alexandra, 50 ans.
Quelques centaines de mètres plus loin, sur l’avenue Matrossov, le trolleybus numéro 14 a été arrêté net par un autre tir, tombé juste devant lui.
Sur le trottoir, deux personnes âgées gisent encore, face contre terre, dans la neige rougie de sang.
« Depuis ce matin, ça se rapprochait. Là, c’est tombé au milieu de la rue », raconte Alexandre Khandourine, un voisin, à l’abri sous le porche de son immeuble.
Autour de l’impact, des enquêteurs de l’OSCE s’activent, prennent des photos, des mesures… Quand les tirs redoublent, ils repartent sans tarder.
Les passants, eux, traversent l’avenue en courant. Ils ne s’arrêtent que pour s’accroupir le long d’un mur quand les détonations se font plus proches…
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