Afrique : Une crise humanitaire sans précédent, marquée par des déplacements massifs et l’urgence climatique

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La crise des déplacements forcés atteint des niveaux historiques, avec plus de 122 millions de personnes déplacées dans le monde, alors que les conflits, la crise climatique et les promesses de soutien demeurent insuffisants pour répondre aux besoins urgents.

En 2024, le monde continue d’être confronté à une crise humanitaire majeure, marquée par des déplacements forcés à une échelle sans précédent. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à la fin du mois de juin 2024, 122,6 millions de personnes étaient déplacées de force dans le monde. Parmi elles, 43,7 millions étaient des réfugiés, fuyant les persécutions, les conflits et les violations des droits humains. Ce chiffre inclut 5,94 millions de réfugiés palestiniens sous le mandat de l’UNRWA.

Une situation alarmante en Afrique

La situation en Afrique est particulièrement préoccupante. En 2024, environ 45,9 millions de personnes étaient déplacées de force à travers le continent. Ce chiffre représente 37 % du total mondial des déplacés. Parmi ces personnes, environ 8,9 millions étaient des réfugiés, tandis que 1,1 million étaient des demandeurs d’asile. La grande majorité des personnes déplacées étaient internes, représentant une part significative des 35 millions de déplacés internes que l’on retrouve principalement en Afrique de l’Ouest, du Centre et dans la région des Grands Lacs.

Les conflits dans des pays comme la République Démocratique du Congo, le Soudan, le Sahel et l’Éthiopie ont forcé des millions de personnes à fuir leur domicile. En particulier, le conflit au Soudan, qui s’intensifie depuis 2023, infligeant une pression immense sur les pays voisins, notamment l’Égypte, le Tchad et le Soudan du Sud, où les réfugiés cherchent un abri.

La crise climatique et les déplacements forcés

Une autre dimension de la crise est liée aux effets dévastateurs du changement climatique. Des catastrophes naturelles telles que les inondations, les sécheresses et les cyclones continuent de forcer des milliers de personnes à fuir leurs foyers, non seulement en Afrique mais aussi en Asie et en Amérique latine. Les effets du changement climatique aggravent les conditions de vie dans les zones déjà fragiles, créant une spirale de déplacements de population.

En 2024, les déplacements liés aux phénomènes climatiques sont de plus en plus fréquents et affectent des régions du monde particulièrement vulnérables, comme l’Afrique de l’Ouest et du Sahel. Ces personnes sont souvent confrontées à des conditions de vie très précaires, notamment l’accès limité à l’eau potable, aux soins de santé et à une alimentation adéquate.

Le HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et d’autres agences humanitaires jouent un rôle crucial pour alléger la souffrance des populations déplacées et protéger leurs droits fondamentaux. Cependant, malgré les efforts déployés et l’adoption en 2018 du Pacte mondial pour les réfugiés, ainsi que les promesses financières faites lors du Forum mondial en 2023 pour renforcer l’engagement en faveur des réfugiés, la situation demeure critique. Il est évident que la crise ne pourra être résolue sans un engagement politique renforcé, une coopération internationale accrue et un soutien continu aux pays les plus affectés, notamment en Afrique.