Après 40 jours d’enfer en mer, des Rohingyas retrouvent leur camp de misère

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A genoux, Mahmoud Yasien a supplié les trafiquants d’épargner sa femme. A un mois d’accoucher, elle ne supportait plus les privations et les coups infligés au couple prisonnier d’un bateau au large de la Birmanie, comme des centaines d’autres migrants, pendant 40 jours.

« Elle était inconsciente et ils ont dit qu’ils allaient la balancer à l’eau. Mais je me suis jeté à leurs pieds et je me suis excusé. Voilà pourquoi ils ne l’ont pas lancée par-dessus bord », raconte le jeune Rohingya de 24 ans, de retour dans le camp sur la côte ouest de la Birmanie, où il vit depuis trois ans.

Son plaidoyer a permis d’épargner la vie de Bebe Nu Asha. Puis quand des gens du camp ont découvert que le voyage du couple avait tourné au cauchemar, ils se sont cotisés pour payer la rançon réclamée par les passeurs et Mahmoud Yasien et son épouse ont pu être libérés.

Tous les ans, comme ce couple, des milliers de Rohingyas, persécutés en Birmanie, et de Bangladais qui fuient la misère, prennent la mer pour rejoindre la Malaisie. Mais depuis début mai les filières clandestines sont désorganisées par la nouvelle politique répressive de la Thaïlande et des milliers de migrants sont pris au piège dans le golfe du Bengale.

« Il y avait beaucoup de bateaux en mer. Trois bateaux avec environ 400, 500 ou 600 personnes attendent toujours », explique Mahmoud Yasien, qui raconte les coups, le peu de nourriture et d’eau et la terreur que font régner les trafiquants sur les embarcations.

D’après les Nations unies, ils seraient au moins 2.000 migrants toujours prisonniers, au large des côtes birmanes, les passeurs exigeant entre 200 et 300 dollars pour leur permettre de quitter le navire. La Malaisie parle de 7.000 personnes en perdition (…)

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