La France est sous le choc après l’attentat perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo et qui a fait 12 morts et 11 blessés dont sept dans un état grave. Les auteurs de cette attaque sanglante, trois hommes encagoulés qui ont réussi à prendre la fuite, sont activement recherchés.
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblés mercredi après-midi sur la place de la République, à Paris, ainsi que dans de nombreuses villes de France et à l’étranger après le terrible attentat survenu le matin et qui a couté la vie à douze personnes. Des hommages du monde entier ont afflué vers la France, saluée pour son courage et sa détermination à vaincre le terrorisme.
Kalachnikovs et lance-roquettes
Peu avant douze heures, mercredi 7 janvier, trois hommes encagoulés et lourdement armés ont pénétré dans les locaux du journal hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, situé dans le XI e arrondissement de la capitale. Munis de Kalachnikovs et d’un lance-roquettes, ils ont tiré sur les journalistes de l’hebdomadaire réunis comme chaque mercredi matin en conférence de rédaction. Parmi les victimes, les quatre figures emblématiques du journal, Charb le Directeur de la rédaction, Cabu, Tignous et Wolinski, mais également l’économiste Bernard Maris qui tient une chronique hebdomadaire. Le policier chargé de protéger Charb a également été tué sur place. Onze personnes ont été blessées, dont sept se trouvaient mercredi soir dans un état grave.
« Alerte attentats »
Avant de s’engouffrer dans une voiture noire, les attaquants ont tiré à bout portant sur un second policier avant de hurler avoir « vengé le prophète » et « tué Charlie Hebdo ». A l’issue d’une course-poursuite, ils ont abandonné leur voiture à proximité de la porte de Pantin. Ils sont activement recherchés et plus de 3.000 policiers ont été déployés en renfort. Le gouvernement, qui privilégie la piste terroriste, a relevé le plan Vigipirate à son niveau maximal en Ile-de-France, à savoir « alerte attentats ». Une cellule interministérielle a été mise en place et une nouvelle réunion de crise se tiendra jeudi à l’Elysée.
Deuil national
Cet attentat est l’un des plus meurtriers commis sur le sol français depuis 1961. La classe politique sous le choc a dénoncé l’« horreur absolue » de l’acte. Le Président de la République qui s’est aussitôt rendu sur les lieux du drame s’est exprimé mercredi soir lors d’une allocution télévisée. « Cette fusillade d’une violence extrême a tué 12 personnes », quatre dessinateurs et un chroniqueur qui avaient « marqué par leur influence, par leur insolence et par leur indépendance des générations et des générations de Français », a-t-il dit. « Le message de liberté » porté depuis des décennies par Charlie Hebdo « nous devons continuer à le défendre en leur nom », a poursuivi le Président. « Aujourd’hui, c’est la République tout entière qui est agressée », a estimé le chef de l’Etat qui a décrété une journée de deuil national jeudi. Il a souhaité que « le rassemblement de tous, sous toutes ses formes » soit la réponse soulignant que « la liberté sera toujours plus forte que la barbarie ».
Vanessa Gondouin-Haustein