En janvier 2025, des combats au Nord-Kivu et Sud-Kivu ont déplacé des centaines de milliers de personnes, créant une crise humanitaire grave. Le HCR appelle à une aide urgente.
L’escalade des combats entre groupes armés et l’armée congolaise dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu a déclenché l’une des crises humanitaires les plus graves au monde, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ces deux provinces, déjà lourdement affectées, accueillent actuellement plus de 4,6 millions de déplacés internes, faisant de la République démocratique du Congo l’un des principaux foyers de populations déplacées dans le monde. Les civils subissent des attaques incessantes, notamment des bombardements indiscriminés, des violences sexuelles et l’utilisation d’armes lourdes dans des zones densément peuplées.
En janvier 2025, de violents combats dans les territoires de Masisi et Lubero, au Nord-Kivu, ont contraint environ 150 000 personnes à fuir. Dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, 84 000 autres personnes ont également été déplacées. Les conditions de vie des déplacés sont alarmantes : beaucoup vivent dans des camps surpeuplés ou des abris de fortune, souffrant d’un manque cruel de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux. Le HCR appelle à un accès humanitaire sûr et sans entrave, tout en soulignant l’urgence d’une aide internationale accrue. À ce jour, moins de 10 % des fonds nécessaires ont été récoltés.
Parallèlement, dans la province de Tshopo, un conflit intercommunautaire entre les communautés Mbole et Lengola a déplacé 107 000 personnes et exacerbé les tensions ethniques. Ce conflit, principalement lié à des enjeux fonciers, a engendré de graves violations des droits humains, notamment des exécutions sommaires, des violences sexuelles, des pillages et l’incendie de villages. Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) rapporte que près de 97 % des violations documentées sont imputables aux groupes Mbole et Lengola, malgré la présence d’unités militaires comme la Légion nationale d’intervention (LENI).
Face à cette situation critique, une réponse immédiate de la communauté internationale est essentielle pour éviter une détérioration supplémentaire des conditions de vie des civils en RDC.