En assurant avoir acquis la « certitude » de la mort des quarante-trois étudiants disparus en septembre, le gouvernement mexicain a tenté de calmer la colère des familles, qui refusent de croire la version officielle et réclament la vérité sur ce drame. Mais cette tentative vient de prendre un coup, mercredi 28 janvier : les organisations non gouvernementales de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont émis des doutes quant à cette « certitude » et ont remis en cause l’enquête des autorités.
Pour le directeur de la division Amériques de HRW, José Miguel Vivanco, les conclusions de l’enquête officielle, présentées mardi par le ministre de la justice mexicain, Jesus Murillo Karam, soulèvent « beaucoup de scepticisme et beaucoup de doutes », parce qu’elles reposent sur « des aveux, des hypothèses et une extrapolation à partir des résultats d’un laboratoire ».
Selon les autorités, les étudiants ont d’abord été attaqués par des policiers corrompus, puis livrés à des tueurs du cartel local des Guerreros unidos, qui les auraient tués avant de les incinérer, puis de jeter leurs restes dans une rivière. Un scénario qualifié de « vérité historique », mardi, sur la base de témoignages et d’interrogatoires, et ce alors que des tests d’ADN (acide désoxyribonucléique) n’ont pu confirmer l’identité que d’une seule des victimes…
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