Plus de 125 millions de jeunes filles et de femmes qui vivent actuellement dans 29 pays en Afrique et au Moyen-Orient ont été victimes de mutilations génitales féminines/excision (MGF/E). Et, si la tendance actuelle se confirme, quelque 86 millions de jeunes filles à travers le monde risquent de subir des mutilations sexuelles d’ici à 2030.
Cette pratique, vieille de plus de mille ans, recouvre toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales. Justifiées par des impératifs sociaux (respect des traditions culturelles, contrôle de la sexualité féminine, notamment pour préserver la virginité avant le mariage) ou religieux, elles sont le plus souvent pratiquées entre la naissance et l’âge de 15 ans, et constituent une violation des droits de l’enfant.
Regardez les témoignages de victimes et d’anciennes exciseuses:
Sur ces mineures, la MGF/E cause des préjudices irréparables: elle peut entraîner de graves hémorragies, des problèmes urinaires, voire la mort, et peut par la suite provoquer des infections, la stérilité, des complications lors de l’accouchement, et accroître le risque de décès du nouveau-né. Sans compter l’état de choc induit par la violente douleur, et le traumatisme psychologique que cette pratique entraîne sur de nombreuses jeunes filles.
Mais, depuis vingt-cinq ans, des progrès ont été enregistrés dans la lutte contre les MGF/E. L’Unicef, qui travaille dans une vingtaine de pays à l’élimination de ces pratiques -via des campagnes de sensibilisation, un soutien aux ONG et une coopération étroite avec les institutions et les chefs religieux-, collabore avec le FNUAP depuis 2008 sur le Programme conjoint sur les mutilations génitales féminines et l’excision pour accélérer le changement dans 15 de ces pays en Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Nord. Avancée notable: plus de 100.000 communautés, soit 8 millions de personnes, dans ces 15 pays, se sont à ce jour engagées à abandonner les mutilations génitales féminines.
Cependant, 3 millions de fillettes sont toujours soumises à cette pratique chaque année, selon les conclusions du rapport MGF/E 2013 de l’Unicef, et 30 millions d’autres risquent d’en être victimes au cours des dix prochaines années….