L’accord entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré pour un cessez-le-feu dans la région du Nord déchirée par la guerre a ouvert une fenêtre d’espoir pour aider les personnes qui ont été privées de leurs droits les plus élémentaires depuis le début de la guerre. L’enjeu le plus important de cet accord est de mettre l’accent sur les droits des personnes directement concernées. À cet égard, deux étapes importantes peuvent aider à améliorer la situation, notamment la fourniture d’une aide humanitaire à ceux qui souffrent le plus de la violence et la conclusion d’un accord à plus long terme et d’un cessez-le-feu durable, car les conflits ont détruit les maisons, affecté les moyens de subsistances et les identités des personnes.
Le cessez-le-feu convenu à la fois par le gouvernement et les Forces de défense du Tigré a fourni une opportunité d’aide humanitaire au nord-est du pays pour empêcher la famine massive résultant d’environ 16 mois de guerre meurtrière. De nombreux civils ont perdu la vie en raison du blocage de la nourriture et d’autres besoins par les forces de sécurité, entraînant la famine et des maladies mortelles. Des millions de civils, dont des femmes et des enfants, ont été chassés de chez eux, ont subi des violences et se sont retrouvés sans services de base. Plusieurs rapports ont fait état eu de meurtres de travailleurs humanitaires alors qu’ils tentaient de distribuer de la nourriture et des médicaments et de prévenir les famines et les décès de masse, qualifiés par l’OMS de pire crise sanitaire au monde (USIP, 2022). En janvier, le Programme alimentaire mondial a signalé que la moitié des femmes enceintes et allaitantes du Tigré souffraient de malnutrition et que 40 % des Tigréens souffraient d’un manque extrême de nourriture (Financial Times, 2022)…