Les combats se poursuivent dans la ville kurde syrienne. Selon la Turquie, Kobané est en passe de tomber aux mains du groupe État islamique.
« Nous devons agir maintenant pour défendre la ville syrienne de Kobané », a déclaré mardi l’envoyé spécial des Nations unies en Syrie, Staffan de Mistura. Proche de la frontière turque, Kobané est sur le point de tomber aux mains du groupe État islamique.
Des combats de rue y opposaient mardi les forces kurdes aux djihadistes. Pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, « la terreur ne sera pas stoppée tant que nous ne coopérerons pas en vue d’une opération terrestre », avait-il dit plus tôt dans la journée devant des réfugiés syriens dans un camp de Gaziantep. La progression du groupe EI dans le nord de la Syrie a placé la Turquie en première ligne du conflit. Même si elle n’est pas encore intervenue, son armée a reçu la semaine dernière le feu vert du Parlement pour s’engager en Syrie comme en Irak, alors que les États-Unis et les autres alliés de la coalition ont exclu de déployer des troupes au sol.
« Jusqu’au dernier » Kurde
La ville a été vidée ces dernières semaines de la majorité de ses habitants, qui craignent les représailles des jihadistes semant la terreur dans les vastes régions sous leur contrôle en Syrie et en Irak, où ils commettent viols, exécutions et persécutions. Les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont de nouveau bombardé mardi des positions tenues par l’EI dans le sud-ouest de Kobané, selon des journalistes de l’AFP à la frontière turque toute proche, qui entendaient le vacarme assourdissant des appareils survolant la ville. Chacune de leurs frappes déclenche un « bang » puis une épaisse fumée noire. Elle est accueillie par les applaudissements et les cris de joie des quelques dizaines de civils kurdes rassemblés du côté turc pour suivre la progression des combats.
Mais pour un militant contacté par l’AFP, Mustafa Ebdi, ces frappes ont jusqu’à présent eu peu d’impact sur l’avancée des djihadistes, qui ont planté les drapeaux noirs de l’EI à une centaine de mètres à l’est et au sud-est de Kobané. Néanmoins, a-t-il dit, « même s’ils ne possèdent que des armes légères, les combattants kurdes connaissent la géographie de Kobané par coeur. Ils défendront leur ville jusqu’au dernier d’entre eux ». Les raids « sont insuffisants pour battre les terroristes au sol », a affirmé un responsable kurde local, Idriss Nahsen, réclamant « armes et munitions ».
L’exode continue
L’offensive de l’EI, qui a réussi à s’emparer de près de 70 villages sur le chemin de Kobané, a poussé à la fuite quelque 300 000 habitants, dont plus de 180 000 ont trouvé refuge en Turquie.
Ailleurs en Syrie, un père franciscain et plusieurs chrétiens ont été capturés lundi dans le village de Qounya (Nord-Ouest) par le front Al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaida engagée dans la guerre contre le régime, a indiqué l’ordre franciscain.
AFP