Figure emblématique du combat pour l’état de droit en Chine, l’avocat Pu Zhiqiang, détenu depuis mai dernier, n’attend plus qu’une décision du parquet pour connaître son sort: soit il sera jugé, soit les enquêteurs devront apporter des preuves supplémentaires dans son dossier d’accusation. Ce dernier, monté par la police, comporte notamment trois accusations – « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat », « incitation à la haine raciale et au séparatisme » et « provocation de querelles et de troubles » – passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison. Elles sont fondées sur 28 messages diffusés sur son compte Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, entre 2011 et 2014. « Pour trois des accusations, les seules preuves présentées sont ces messages », a confirmé au Monde l’avocat Zhang Baojun, qui fait partie de l’équipe de défense de M. Pu…
Selon M. Zhang, les interrogateurs ont à ce jour compilé 74 volumes de 100 à 150 pages chacun après trois mois d’interrogatoires. M. Pu a été soumis à rude épreuve, puisque certaines des sessions ont duré dix heures : dans une lettre adressée en décembre au président chinois Xi Jinping, son épouse s’était plainte des « tortures physiques et mentales » infligées à son mari – notamment parce qu’il souffre de diabète. M. Pu partageait sa cellule avec 18 détenus, selon une proche…
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