En Afrique, des millions de vies sont menacées par la faim, faute de ressources, de paix et de soutien international. L’Éthiopie se retrouve aujourd’hui à un point critique.
Alors que la famine continue de ravager plusieurs régions d’Afrique, l’Éthiopie se retrouve aujourd’hui à un point critique. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé la suspension imminente de son aide nutritionnelle à 650.000 femmes et enfants faute de financements suffisants. Si aucune aide d’urgence n’est débloquée d’ici la fin du mois, jusqu’à 3,6 millions de personnes pourraient être privées d’assistance, dans un pays où plus de 10 millions de personnes souffrent déjà d’insécurité alimentaire aiguë.
« Nous sommes au bord du gouffre », a alerté Zlatan Milisic, directeur du PAM en Éthiopie.
Les régions de Somali, Oromia, Afar et du Tigré dépassent déjà le seuil d’urgence avec des taux de malnutrition infantile supérieurs à 15 %. Malgré ses efforts, le PAM se voit contraint de réduire drastiquement ses opérations, en raison d’un financement reçu représentant à peine la moitié de celui de l’année précédente.
À cela s’ajoutent les conflits armés, les catastrophes naturelles comme la sécheresse et les inondations, les épidémies, ainsi qu’une insécurité croissante pour les travailleurs humanitaires. Dans la région d’Amhara notamment, les violences empêchent l’acheminement de l’aide à plus de 500.000 personnes.
Outre l’Éthiopie, dans d’autres régions d’Afrique – du Soudan du Sud à la Somalie, en passant par la République centrafricaine, le Mali ou encore la République démocratique du Congo – des millions de personnes font face à une faim implacable, nourrie par une combinaison destructrice de conflits armés, de chocs climatiques, d’instabilité politique et d’un sous-financement chronique de l’aide humanitaire. Ce fléau silencieux progresse sur tout le continent, révélant l’urgence d’une réponse internationale coordonnée, à la fois pour soulager les souffrances immédiates et bâtir une résilience durable face à ces crises récurrentes.