L’Agence pour les droits de l’Homme appelle tous les gouvernements à inclure les enfants déplacés, réfugiés et migrants dans les systèmes, politiques et plans nationaux. Pour lutter contre toute stigmatisation et discrimination il faut écouter les enfants et les jeunes et les intégrer dans les processus décisionnels.
C’est une triste réalité: quand un conflit armé éclate, les enfants comme les membres les plus vulnérables de la société sont les plus touchés. Les six violations les plus courantes en temps de guerre sont le recrutement et l’utilisation d’enfants, les meurtres, les violences sexuelles, les enlèvements, les attaques contre les écoles et les hôpitaux et le refus de l’accès à l’aide humanitaire. La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) ne fait pas exception à la règle et ce sont toujours les enfants qui souffrent le plus. La pauvreté augmente, les inégalités s’accentuent et la pandémie compromet les services essentiels qui assurent la santé, l’éducation et la protection de nos enfants et de nos jeunes.
Le 19 août 1982, à l’occasion de sa session extraordinaire d’urgence sur la question de Palestine, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de commémorer le 4 juin de chaque année la Journée internationale des enfants victimes innocentes de l’agression (résolution de l’Assemblée générale, A/RES/ES-7/8). Le but de cette journée est de reconnaître les souffrances endurées par les enfants du monde entier, victimes de violences physiques, mentales et émotionnelles, et de mettre l’accent sur l’engagement des Nations Unies dans la protection de leurs droits.
Selon l’ONU ces dernières années, le nombre de violations perpétrées contre des enfants a augmenté dans de nombreuses zones de conflit. Il faut une mobilisation davantage pour protéger les 250 millions d’enfants vivant dans des pays ou des zones touchés par les conflits, les empêcher d’être la cible d’extrémistes violents.
La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, adoptée en juillet 1990 par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), rappelle également que l’enfant occupe une position unique et privilégiée dans la société africaine. La communauté africaine dans son ensemble condamne officiellement les misères faites à l’enfance, et pourtant le destin de l’enfant africain continue de susciter de légitimes inquiétudes.
De Mozambique au Cameroun, les attaques contre les enfants se multiplient à un rythme inquiétant, et leurs auteurs sont rarement tenus responsables de leurs actes. Dans le centre du Sahel, plus d’un million d’enfants ont été contraints de fuir en raison des conflits armés et de l’insécurité. Cela représente une hausse de 64 % par rapport à 2019, selon UNICEF. Au même moment, des mécanismes d’adaptation négatifs exposent les jeunes filles aux agressions sexuelles, au mariage des enfants et aux grossesses. Au Niger, près de 76 % des filles se marient avant l’âge de 18 ans.
Le Programme des Nations Unies pour le développement durable à l’horizon 2030, adopté en 2015, met l’accent de manière explicite sur l’élimination de la maltraitance, de l’exploitation et de la traite des enfants, ainsi que de toutes les formes de violence et de torture dont ils sont victimes. Il fournit un cadre universel pour pouvoir garantir un meilleur avenir aux enfants du monde entier et c’est pourquoi la protection de leurs droits dépend aussi de sa réalisation d’ici à 2030. À cet égard l’Agence pour les droits de l’Homme appelle tous les gouvernements à inclure les enfants déplacés, réfugiés et migrants dans les systèmes, politiques et plans nationaux. Pour lutter contre toute stigmatisation et discrimination il faut écouter les enfants et les jeunes et les intégrer dans les processus décisionnels.