Suite à la progression fulgurante de l’État islamique en Syrie et Irak, l’attention de la communauté internationale s’est focalisée sur les minorités de ces deux pays multiethniques et multiconfessionnels.
Longtemps ignorés, les chrétiens d’Irak désormais forcés par les groupes terroristes takfiris de choisir entre l’exil, la conversion, la soumission par dhimmitude ou la mort, ont pu bénéficier cet été d’un élan de solidarité sans précédent parfois symbolique par des manifestations et le port de la lettre « nun » désignant les « Nazaréens » persécutés, parfois pratique par l’accueil et l’aide humanitaire.
Ce soutien apporté aux chrétiens et autres minorités d’Orient est encourageant.
Toutefois, avec la montée en puissance de l’État islamique, la terreur djihadiste en Syrie et en Irak reste omniprésente et menace aujourd’hui des pays jusque là relativement épargnés par la haine antichrétienne comme le Liban ou la Jordanie.
Et justement, les nouvelles qui nous parviennent du Pays des Cèdres ne sont guère réjouissantes.
Les chrétiens y sont de plus en plus la cible de menaces et de vexations.
Il y a quelques jours, l’église maronite Saint-Michel à al-Koubbeh dans leur Nord du Liban a été taguée par des sympathisants d’ISIS.
Le tag annonçait l’avènement imminent du califat au Liban.
Une autre église de Tripoli, celle de Mar Elias a été profanée par une inscription encore plus effrayante: « Nous allons vous égorger, vous les adorateurs de la croix ».
Mardi 2 septembre, les murs d’une troisième église de Tripoli, celle de Mar Elias du quartier de Mina, ont subi des dégradations de la part de délinquants pro-ISIS qui y ont écrit: « L’Etat islamique brisera la croix ».
Toujours dans le Nord du Liban, ce mercredi 10 septembre, une statue de la Vierge a été vandalisée à Kahf el-Malloul, un village chrétien du district de Denniyé.
Par ailleurs, plusieurs manifestations antichrétiennes ont secoué la rue libanaise. Au cours de ces rassemblements, des croix chrétiennes ont été brûlées au seul motif qu’un citoyen libanais a brûlé le drapeau d’ISIS.
La région de Tripoli compte moins de 10% de chrétiens.
Ils suivent avec inquiétude les persécutions subies par leurs coreligionnaires en Syrie et en Irak et se sentent plus que jamais menacés par la barbarie djihadiste.
Les dégradations commises contre leurs symboles et leurs lieux de culte sont les signes avant-coureurs d’une tragédie à grande échelle.
A moins que les citoyens du monde et leurs gouvernants s’unissent contre le terrorisme et pour le respect du droit à la différence.