Maltraitance des réfugiés : le « business de l’asile » en question

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« Article 16(a) de la Loi fondamentale : ‘Les persécutés politiques jouissent du droit d’asile.' » C’est avec cet extrait de la Constitution allemande que Die Tageszeitung (TAZ) réagit aux images qui choquent le pays : un homme menotté, immobilisé à terre, la botte d’un homme en uniforme lui écrasant la nuque, un deuxième homme qui les regarde.

Les images filmées avec un portable et révélées le 28 septembre proviennent d’un foyer de demandeurs d’asile en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Huit employés d’une entreprise de sécurité privée, engagés par l’Etat, sont soupçonnés de maltraiter les étrangers. La révélation a fait scandale, le gouvernement régional a présenté ses excuses, mais, depuis, plusieurs autres cas de maltraitance ont été signalés à travers le pays.

Pour la TAZ, quotidien engagé en matière de droit d’asile depuis sa création, c’est tout un système qui a échoué. « Il est déjà suffisamment grave que l’Allemagne refuse des réfugiés à sa frontière. […] Mais il est insupportable que les rares personnes qu’on accepte ne soient pas convenablement soignées et protégées. »

Deux pistes pour résoudre le problème, selon la TAZ : la création d’un centre d’accueil indépendant, auprès duquel les réfugiés maltraités pourraient porter plainte. Et, plus important, un meilleur contrôle du « business de l’asile ». « Des opérateurs privés soucieux de faire des bénéfices tels que European Homecare agrandissent leurs parts de marché parce que les autorités attribuent ces marchés non pas en fonction du bien-être des résidents des foyers mais en fonction des coûts. Ce sont les réfugiés qui en font les frais. »

Courrier international