Près de 200 réfugiés syriens campent dans le centre d’Athènes depuis plus de deux semaines. Ils réclament au gouvernement le droit de rejoindre d’autres pays européens
A la tombée de la nuit, face au parlement grec, place Syntagma, des femmes se couchent à même le sol, des enfants écrivent des messages qu’ils accrochent à un sapin de Noel et des hommes ont déployé une banderole : « Nous avons échappé à la guerre pour devenir des réfugiés clochards en Grèce ». Ces quelques 200 réfugiés syriens, dont une vingtaine d’enfants, campent dans le centre d’Athènes depuis plus de deux semaines.
« Cette place est le symbole de l’injustice », dénonce Grorde T., 31 ans. La jeune femme n’a plus d’argent : le passeur et la location d’un appartement ont eu raison de ses économies. A la rue depuis près d’un mois, elle envisage de partir en Macédoine, dans le territoire de l’ex-Yougoslavie : « Que pouvons nous faire ? », s’écrie-t-elle en pleurs. A ses côtés, Jamal Ouma est exaspéré, lui aussi : « Ce n’est pas l’Europe telle que nous l’imaginions. Le gouvernement grec ne peut rien pour son peuple ; pourquoi nous aiderait-il ? »…