Bien que l’opération antiterroriste Barkhane ait achevé son retrait du Mali le 15 août, il existe des preuves flagrantes que les résultats de l’action française au Mali ont été manifestement négatifs. L’objectif initial était d’endiguer la progression du djihadisme au Sahel et de développer un partenariat fort avec l’armée malienne pour accroître sa puissance, mais ce partenariat a été réduit à néant puisque Bamako dénonce tous les accords de défense signés avec la France. L’opération Barkhane est finie et le djihadisme a continué à se répandre dans la région et à s’enraciner dans les sociétés. C’est alors que la situation reste préoccupante dans plusieurs autres régions, notamment le Burkina Faso, l’ouest du Niger, le nord du Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
La France s’est engagée auprès de l’Afrique et a essayé d’y être non seulement pour rester une puissance efficace dans le monde africain mais aussi pour répondre aux besoins du continent. Grâce à la vieille image positive de la période coloniale, tout s’est bien passé en Afrique subsaharienne. La France a créé de nouvelles organisations, conclue des accords bilatéraux et transformée ces tentatives en politiques étatiques afin de conserver son influence de différentes manières (Resul Mulayim, 2017).
La France était initialement intervenue dans le pays à la demande de Bamako en 2013, dans le cadre de l’opération Serval. Cette intervention était pour répondre à une offensive du mouvement séparatiste ethnique touareg, qui s’était allié à une filiale d’Al-Qaïda, dans le nord du pays. Les forces maliennes et divers groupes armés ont été accusés d’avoir commis des massacres et des exécutions extrajudiciaires, tandis qu’une enquête de l’ONU a révélé la mort des dizaines de civils dans les frappes aériennes françaises. À ce jour, des milliers de personnes ont été tuées dans l’insécurité et plus de deux millions de civils ont été contraints de fuir leurs maisons dans le centre du Mali, qui est également la base de ce qui est considéré comme la mission du maintien de la paix la plus dangereuse de l’ONU, la MINUSMA (Aljazeera, 2022)…