Quatorze personnes ont été tuées dans une attaque menée dans la nuit de mercredi à jeudi dans le territoire de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, où près de 100 civils ont péri en octobre dans des tueries, a annoncé jeudi une ONG locale.
Après une incursion des ADF (rebelles ougandais de l’Alliance des forces démocratiques alliées) dans la localité de Kampi ya Chui (…) le bilan est lourd: 14 personnes massacrées à la machette, a annoncé Teddy Kataliko, président de la Société civile du territoire de Beni.
Kampi ya Chui se trouve à 70 kilomètres au nord de la ville de Beni, chef-lieu du territoire.
Les autorités n’ont pas confirmé le bilan de la Société civile. Je suis au courant qu’il y a eu un incident sur cet axe. (…) Je sais que’il y a eu des morts et une capture dans le rang des rebelles, des inciviques de l’ADF, a déclaré à l’AFP le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, en déplacement dans la ville de Beni.
Ce n’est pas un plaisir d’annoncer des morts. Il faut une confirmation. (…) La Société civile va trop vite. Beaucoup d’informations contradictoires viennent de la zone attaquée, a pour sa part indiqué à l’AFP Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, lui aussi à Beni.
Une trentaine de personnes ont été tuées dans la nuit du 15 au 16 octobre à Beni, une vingtaine d’autres à Eringeti (à une cinquantaine de kilomètres plus au nord) dans la nuit du 17 au 18 octobre, et neuf à Oicha (entre Eringeti et Beni) dans la nuit du 8 au 9 octobre.
Des hommes, des femmes et des enfants ont été tués essentiellement à l’arme blanche, et parfois décapités.
Le président Joseph Kabila, qui ne s’est pas exprimé publiquement depuis les massacres, était arrivé mercredi à Beni et a rencontré la population dans la journée de jeudi. Jeudi, il a rencontré différentes couches de la population.
En moins de quinze jours, de présumés rebelles ougandais de l’ADF sont accusés d’avoir massacré environ 80 civils dans le territoire, en dépit de la présence de l’armée congolaise et de la mission de l’ONU (Monusco), chargée de la protection des civils, et qui appuie l’armée dans ses opérations.
Ces derniers jours, neuf corps ont été découverts dans différentes localités, a annoncé jeudi la Société civile, qui n’a pas pu préciser avec certitude si les victimes avaient été tuées récemment. En revanche, il a assuré qu’elles avaient subi le même mode opératoire que les précédentes.
La Société civile demande qu’une solution urgente soit trouvée pour relancer les opérations militaires, a insisté M. Kataliko jeudi soir.
Opposée au président ougandais Yoweri Museveni, l’ADF est active depuis 1995 dans une région montagneuse du territoire de Beni. Elle y a commis de graves exactions contre les civils (meurtres, enrôlement d’enfants, pillages) et se livre à de lucratifs trafics, notamment de bois.
Depuis janvier, l’armée et la Monusco ont lancé plusieurs attaques contre l’ADF, qui en est sortie affaiblie. Cependant, elle a repris l’initiative depuis le décès brutal, en août, du général Jean-Lucien Bahuma, qui menait les opérations contre ces rebelles.
Afp