Dans un pays de 45 millions d’habitants où la faim touche plus d’un tiers de la population, les habitants sous le choc de la nouvelle crise, vivent aujourd’hui dans l’angoisse d’une attaque sur leur maison ou leur famille. Les troubles ont éclaté alors que le Soudan semblait reprendre le chemin de la transition démocratique après trois décennies de régime militaire.
L’armée soudanaise et un groupe paramilitaire rival connu sous le nom des Forces de soutien rapide sont pris dans d’intenses combats depuis quelques jours. A pied ou en voiture, des milliers de Soudanais tentent de fuir sous les tirs croisés : ce sont par milliers que des femmes et des enfants ont pris la route vers les provinces qui bordent Khartoum, rapportent des témoins.
Malgré les appels de la communauté internationale au dialogue depuis le début des hostilités samedi, les deux camps restent sourds aux appels au cessez-le-feu ou au moins à une trêve temporaire pour évacuer les civils des quartiers les plus dangereux. La Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont également appelé mardi les parties belligérantes au Soudan à garantir l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin.
Selon les estimations de l’ONU au lundi soir, la guerre a déjà laissé près de 200 morts, plus de 1.800 blessés, et pourtant aucun bilan n’est fiable car de nombreux corps et de nombreux blessés n’ont pas encore été trouvés.
L’électricité et l’eau courante ont disparu, et ne reviennent en certains endroits que quelques heures à peine, et les balles perdues transpercent régulièrement un mur ou une fenêtre. Pire, parfois une bombe venue du ciel réduit un immeuble ou un hôpital à un tas de gravats.
La pénurie de carburant pour les générateurs des hôpitaux et les coupures d’eau et d’électricité affectent le fonctionnement des établissements de santé ; en plus, il y a des informations inquiétantes qui font état du pillage de certains établissements de santé et de l’utilisation d’autres établissements à des fins militaires, selon l’OMS.