Histoire de Yassin et Imran, enfants-migrants sur les mers d’Asie
Agés de 10 et 11 ans, les deux garçons rohingyas ont fui les persécutions en Birmanie pour trouver refuge dans une madrasa de Kuala Lumpur. Sans savoir ce qui les attend.
Les mains sous les cuisses, il se balance sur une chaise de plastique en racontant son périple. Sa petite voix dit tout de sa timidité. Ses grands yeux sombres expriment encore l’étonnement d’avoir effectué seul, à 10 ans, une si longue expédition sur la mer d’Andaman et les routes d’Asie du Sud-Est. Peau mate et frêles épaules, Yassin est arrivé à Kuala Lumpur il y a huit mois. Ce musulman rohingya a fui seul le harcèlement et les violences des autorités birmanes à Nurulla, un village du canton de Maungdaw, dans l’ouest du pays. L’un de ses oncles, réfugié en Malaisie, avait arrangé son passage et payé 3 000 ringgits malaisiens (environ 710 euros).
Une nuit, Yassin a donc pris un bateau et quitté la Birmanie avec des gens de son village, direction la Thaïlande. «Ça a duré un mois, se souvient l’enfant. Il y avait plein de monde à bord et pas assez de nourriture et d’eau.» Il pense que les provisions ont duré «une semaine». Après, des pêcheurs leur donnaient de quoi s’alimenter, jusqu’à ce qu’ils soient débarqués sur la côte thaïlandaise.
Caché au milieu des vaches
Yassin a passé sept jours dans un «premier camp de la jungle, puis un second». Ensuite, il a marché de nuit vers la Malaisie, dans cette région montagneuse et sauvage du Sud thaïlandais (…)
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