Les abus des polices américaines sur la sellette
La police aux Etats-Unis tue au minimum une personne par jour. Bien que les statistiques soient lacunaires, elle a touché mortellement au moins 458 personnes en 2013 pour des raisons «justifiées». Or si les personnes tombées sous les armes des forces de l’ordre sont bien plus nombreuses, même celles qui ont perdu la vie pour des motifs «justifiés» ont souvent été victimes d’un usage excessif et disproportionné de la force. Plusieurs affaires récentes mettent en lumière un problème criant dans la manière dont les polices américaines interagissent avec les citoyens.
Madison, Alabama. Le 6 février dernier, Sureshbhai Patel, 57 ans, se promenait dans un quartier résidentiel de cette ville du sud. Un habitant trouvant intrigante la présence de cet «homme noir et maigre (qu’il) n’avait jamais vu dans le quartier en quatre ans» appela le numéro d’urgence 911. La police se rendit rapidement sur place. Sureshbhai Patel ne parlant pas l’anglais, il a maille à partir avec les forces de l’ordre qui haussent vite le ton. Puis estimant que l’Indien refuse de coopérer, ils le plaquent violemment au sol. Ils lui cassent la colonne vertébrale. La scène a été filmée et la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. Il y a quelques jours, le gouverneur d’Alabama, Robert Bentley, s’est vu contraint de présenter ses excuses au gouvernement indien. Les officiers en question ont été suspendus. Quant à Sureshbhai Patel, il n’était ni un sans-abri, ni un criminel. Il était venu aux Etats-Unis pour s’occuper de son petit-fils (…)