Les voisins de la Syrie soulignent les risques liés aux réfugiés
Les pays voisins de la Syrie sont menacés d' »épuisement » par les multiples demandes que génèrent l’afflux massif de réfugiés en termes de logement, d’éducation, d’emploi, de santé et de ressources de base comme l’eau, a déclaré mardi le ministre jordanien des Affaires étrangères.
Le Liban et la Turquie ont tenu un discours similaire lors d’une conférence internationale à Berlin sur ce que le Haut Commissaire des Nations unies pour les Réfugiés, Antonio Guterres, a qualifié de « plus grave crise humanitaire à laquelle le monde a été confrontée depuis très longtemps ».
Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, dont le pays a accueilli 70.000 réfugiés et fourni près de 650 millions d’euros d’aide depuis le début du conflit syrien, a estimé que la campagne internationale lancée pour mettre fin au « saccage meurtrier » de l’Etat islamique risquait d’échouer faute de réponse à la question des réfugiés.
« Nous nous rapprochons du stade de l’épuisement des pays hôtes, les limites de notre capacité à répondre aux besoins des réfugiés syriens sont mises à l’épreuve et elles ont déjà été atteintes », a dit Nasser Joudeh, son homologue jordanien, dont le pays accueille 1,5 million de réfugiés et immigrants venus de Syrie.
Le vice-ministre turc des Affaires étrangères Naci Koru a quant à lui estimé à quatre milliards de dollars (3,15 milliards d’euros) les dépenses déjà engagées par Ankara face à l’entrée de plus de 1,6 million de réfugiés, ajoutant que les pays voisins, dont le sien, « ont jusqu’à présent dû supporter une part dispoportionnée du fardeau humanitaire résultant du conflit en Syrie ».
« La contribution que nous avons reçue de la communauté internationale, 250 millions de dollars seulement, est nettement inférieure à nos attentes », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre libanais, Tammam Salam, a parlé de « tragédie quotidienne » pour les réfugiés et les régions déjà pauvres qui les accueillent et Nasser Joudeh a appelé les donateurs internationaux à augmenter leur effort financier afin d’éviter « des tensions sociales ».
La France, elle, a apporté à ce jour 73 millions d’euros à l’effort international d’aide humanitaire aux Syriens et accueilli près de 3.000 ressortissants syriens sur son sol, selon le ministère des Affaires étrangères.
Reuters