Massacre anti-hazara à Kaboul, Le génocide continue
Ce samedi 23 juillet, les terroristes de l’EI ont une fois encore semé la mort à Kaboul, cette fois, en attaquant les hazaras, une communauté chiite persécutée qui manifestait pacifiquement contre la pauvreté et leur marginalisation par le gouvernement afghan.
Les victimes demandaient de l’électricité, des routes et du respect en tant que citoyens à part entière.
Le bilan provisoire est pour l’heure de 84 morts et de 237 blessés.
L’EI a tôt fait de revendiquer ce massacre tout en promettant de « purger le Khorassan et autres terres musulmanes de leurs souillures polythéistes ».
Les hazaras chiites sont persécutés depuis des siècles par les milieux islamistes ultra-conservateurs en raison de leur croyance qualifiée de polythéiste et d’idolâtre.
Le djihad contre les hazaras existe officiellement depuis la publication de la fatwa de l’émir pachtoune Abdur Rahman Khan en 1891 qui déclare les hazaras « infidèles ».
Dans le courant du XXe siècle, les hazaras ont été réduits en esclavage et également victimes de préjugés racistes en raison de leurs traits physiques et notamment à cause de leurs yeux bridés. On les surnomme les « nez aplatis », les « ânes bâtés », les « gueules de Chinois » ou encore les « mangeurs de souris ».
Après avoir été persécutés par les talibans, les chiites hazaras sont devenus une cible de choix des terroristes de l’EI.
Les hazaras sont régulièrement la cible d’attaques terroristes, en Afghanistan mais aussi au Pakistan où le groupe terroriste Lashkar-e-Jhangvi (LEJ) a promis leur éradication.
C’est surtout la ville de Quetta au Pakistan qui est le théâtre des tueries de masse visant cette communauté.
Nous condamnons le massacre de Kaboul avec force et appelons les instances internationales à qualifier de génocide les crimes de l’EI contre les hazaras au même titre que ceux commis contre les chrétiens et les yézidis de Syrie et d’Irak.
Le droit international impose aux Etats de prévenir le génocide, de défendre les groupes ethniques qui en sont la cible et de juger et punir les responsables.
Livrés à eux-mêmes, les hazaras d’Afghanistan et du Pakistan méritent plus que jamais le soutien de la communauté internationale.
Agence pour les droits de l’homme (ADH)